Terre en vue! A l'instant où j'écris ces lignes,
Imram approche la côte Norvégienne par les îles
Lofoten.
Carte n°6
Atterissage sur les îles Lofoten
Après deux jours d'une navigation agitée au près
par 5 à 7 Beaufort, avec des paquets de mer inondant régulièrement
le pont avant, nous avons franchi le méridien de Genève
hier dans la soirée. Maintenant, nous glissons vers notre
but d'étape sous une légère brise et un soleil
chaud qui peine à se coucher. Depuis notre départ
à 24° de longitude ouest, nous ne cessons de progresser
vers l'est. Ainsi, depuis le départ de Reykjavik, nous avons
déjà accompli le dixième d'un tour du monde
sur notre parallèle, tout de même à 70°
nord ce qui nous vaut de magnifiques soleils de minuit quand la
visibilité est bonne.
L'atterissage sur Jan Mayen s'est fait dans la brume qui
n'a laissé dévoiler que les pieds des montagnes,
anciens volcans érodés par l'assaut de la mer;
c'est un des endroits les plus ventés de l'Atlantique
Nord. Ayant pris rendez vous avec les 18 'permanents' de la
station de l'île, nous décidons de mouiller l'ancre
dans le sable volcanique d'une anse houleuse mais proche de
la station pour y passer la nuit. Sur nos banettes, nous devons
écarter bras et jambes pour ne pas rouler d'un bord
à l'autre et au rythme des 'mer-ciel-mer-ciel' par
les hublots nous passons une nuit généreusement
bercée.
Au matin, le débarquement en annexe n'est pas moins
folklorique dans les brisants de la plage de sable noir. Nous
en sommes quittes avec quelques sueurs froides et des chaussures
trempées. Nous sommes accueillis par le commandant
de la station et nous partageons café et biscuits dans
la confortable salle de séjour dont les murs sont décorés
de toute l'histoire insolite de l'île.
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Nous découvrons les traces de la découverte de l'île,
l'épopée de la chasse à la baleine, phoque
et renard arctique, son rôle stratégique dans la guerre
et les expéditions sur le Beerenberg, volcan parfait, actif
par occasions car nous nous trouvons sur la grande faille atlantique,
couvert de glaciers dont le cratère culmine à 2277m
d'altitude. L'ascension nous tente; malheureusement nous ne nous
y sommes pas préparés et le temps nous manque - une
bonne raison d'y revenir un jour.
Imram mouillé dans Batbugta / vue exceptionnelle
du Beerenberg
Nous recevons le dernier bulletin météo, au revoir,
le webmaestre de la station nous immortalise en photo avec le seul
bac à fleurs parfaitement kitsch devant la station et aussitôt
nous sautons dans l'annexe et à travers les brisants pour
rejoindre Imram, le roulis, et le large - 450 milles de mer devant
l'étrave.
Jan Mayen - (c) Norsk Polarinstitut
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The
Imram Voyage 2004 - Integral 12.50 - ACAPELA, juillet 2004
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